C’est devenu l’un des points de fixations du moment. Du ministère de la Culture à France Télévisions en passant par Bercy, la suppression de la lilliputienne France Ô apparaît désormais comme une priorité. Voilà des semaines en effet que la disparition de ce canal de la TNT, cher aux outre-marins, est mise en avant au nom de la rationalisation d’un audiovisuel public dont on dénonce aujourd’hui l’embonpoint et réclame la réduction du périmètre. 23e et avant-dernière chaîne de télévision la plus regardée de France, ex æquo avec Numéro 23, avec une part d’audience moyenne annuelle maigrelette de 0,8, en 2016, France Ô apparaît ainsi aux yeux de beaucoup comme une incongruité. Et une anomalie du Paf, sur le plan économique.
Mais que les choses soient dites : les incantations de celles et ceux qui plaident pour une fermeture pure et simple de ce canal ne seront jamais entendues. Pour de simples raisons politiques, France Ô est une chaîne intouchable.Un ancien cadre dirigeant de France Télévisions, qui connaît parfaitement le sujet, raconte cette anecdote. Quand la majeure partie de arbitrages concernant une entreprise de l’audiovisuel public se sont toujours tranchés dans le bureau du Premier ministre, en présence de quelques cols blancs et gratte-papiers de son équipe, les questions qui ont trait à cette chaîne ultra-marine se sont toujours débattues dans le cadre de conseils interministériels : des réunions pléthoriques qui voient les administrations de Bercy, de la Culture, de l’Outre-mer, de l’Elysée et de Matignon aborder avec une infinie précaution un sujet surveillé de longue date comme le lait sur le feu.
C’est oublier en effet que l’état a toujours considéré de tout temps que tout ce qui touchait aux DOM-TOM méritait d’être examiné avec l’attention et la prudence d’un laborantin penché sur une pipette de nitroglycérine. France Ô (autrefois RFO) est de ces symboles auquel les politiques attachent une extrême attention. C’est ignorer également la puissance des lobbys (parlementaires, syndicaux et économiques) qui se mobilisent dès lors que la métropole s’aventure à réformer tel ou tel secteur de ces départements sur le qui-vive guerrier. France Ô est par ailleurs source de d’emplois : un argument que l’on ne manque pas de faire valoir à chaque remise de cause, de la Réunion à la Guadeloupe, de la Martinique à Wallis-et-Futuna. Ainsi cette chaîne vitrine de la vie des ultramarins s’apparente à un sanctuaire qu’aucune majorité s’est aventurée à remettre en cause depuis sa création. Prenons-en ici le pari : pour toutes ces raisons, France Ô a toutes les raisons d’espérer rester pour de longues années dans le champs-clos de France Télévisions.
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novembre 22, 2017
Suppression peut être pas mais cette chaine a peut être plus sa place sur le net ou le cable sat ou box que sur la TNT.
novembre 23, 2017
Qu’est ce qui justifie votre propos??? Pffffff
novembre 26, 2017
C’est un peu comme France Culture et Musique avec moult fréquences. En Normandie on les reçoit en triple exemplaire sans parler de France Inter. Vu les couts d’entretiens des émetteurs ce n’est peut pas utile. Vaut mieux rationaliser. Quand à France O, je suis désolé mais en Outre Mer les 1eres font un bon boulot. Et ce sont des régions françaises, alors pourquoi ne pas avoir regroupé ces Premières au sein de France 3?
novembre 23, 2017
France O, est la dernière chaîne à supprimer, l’Outre-mer c’est la mer, et la mer, les océans c’est l’une des dernières, bouée de sauvetage de la France dans le cyclone de la concurrence mondialisée. La suppression serait une nouvelle erreur stratégique majeure après la vente d’Alstom.