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Inattendu et très habile. Le choix par Emmanuel Macron du JT de 13 heures Jean Pierre Pernaut sur TF1, où il  s’exprimera jeudi, en direct d’une école primaire du département de l’Orne, a été soigneusement pesé. A l’heure où le conflit de la SNCF pèse sur le quotidien de ses usagers et que la côte de popularité d’Emmanuel Macron, auquel une partie de l’opinion reproche ses multiples visites officielles à l’étranger, pique  du nez, ce passage sur le plateau (délocalisé) de celui qui incarne, sans partage, cette France profonde et au labeur a du sens. Ce contre-pied est d’autant plus habile qu’il rompt avec un rituel cathodique quasi ancestral qui voulait que le chef de l’état choisisse par traditions, pour ses interventions, le journal de 20 heures et son cortège immuable d’intervieweurs patentés: un petit club de VIP, rompu de (trop) longue date à cet exercice suranné,  auquel il ne manque plus qu’un rond de serviette à l’Elysée.

Le choix de Jean-Pierre Pernaut est d’autant plus intelligent qu’il est raccord avec les préoccupations des français du moment. Le soufflet de son état de grâce très vite retombé, Emmanuel Macron est entré dans le «dur », confronté qu’il est à l’impatience d’une opinion qui le somme de se pencher moins sur les questions qui agitent les nababs du CAC 40, que sur ce qui fait nos petits matins migraineux.

Et qui mieux que le plateau de celui qui a fait de son journal un outil pédagogique et de proximité, pour s’exprimer ? « JPP » voit ainsi quelque part sa capacité à aller s’enraciner chaque jour dans le quotidien des français, dans ce qu’il a souvent de plus terre-à-terre et donc de plus essentiel, son inaltérable appétence pour nos terroirs, ainsi que cet insatiable penchant pour Clochemerle et sa poésie, justement récompensés.