Que faut-il penser du cas Pierre Ménès dont l’avenir professionnel ne tient plus qu’à un fil depuis que la chasse a été lancée sur les réseaux sociaux. Et qu’il a décidé de se mettre en retrait, ce dimanche, du Canal Football Club. Par souci d’apaisement et parce qu’enlisé dans une polémique dont il n’arrive pas à se dépêtre. Après les révélations survenues à la suite de la diffusion du documentaire de Marie Portolano sur le sexisme dans le journalisme sportif, le chroniqueur ne sera plus à l’antenne « jusqu’à nouvel ordre », indique la chaîne. Le chroniqueur s’est excusé publiquement sur Twitter, affirmant qu’il « regrettait sans aucune ambiguïté tous ces gestes du passé qui ne se justifiaient aucunement ». Il a adressé un flot d’excuses à ses anciennes consœurs, Marie Portolano, Isabelle Moreau ainsi qu’à la chroniqueuse Francesca Antoniotti. Le tout sans effets.
Le journaliste de Canal+ a beau battre sa coulpe sur tous les tons, tendre la nuque, rien n’y fait : en d’autres temps pas si lointains, il aurait été tondu en place publique, puis fusillé. Les voisins d’hier qui vous dénonçaient à l’occupant ont été remplacés par une foule d’anonymes que chauffent à blanc quelques robespierristes dépositaires de la bienséance, dont Médiapart s’est fait le chantre. Sur le net des ligues se sont constituées qui le chassent en meute. L’hallali a été décrété.
Il n’est pas question ici d’absoudre un confrère réputé pour être sans filtre et dont le comportement est inexcusable. Lui-même le confesse : il n’a pas été exemplaire. Et ses propos dans le documentaire de Marie Portolano n’ont pas été non plus des plus habiles. On a connu meilleure défense. On en conviendra : il y a quelque chose d’un peu «beauf » chez Pierre Ménès. Au sens patrimoniale du terme. A l’entendre dans ce doc, on a le sentiment de l’avoir croisé mille fois : dans les travées d’un stade de foot, au comptoir d’un bistrot ou dans une salle de garde d’un hôpital. Mon père, médecin, me rapportait, il y a 20 ans, des comportements de carabins, passés à l’époque sous silence, qui vaudraient aujourd’hui poursuites et condamnations.
« Il y a une part de beauf chez tout le monde », explique Cabu sur le plateau de Bernard Pivot en 1980. Quarante ans plus tard, la « beauf attitude » n’a pas pris une ride. Le Beauf n’a pas changé : amateur de pastis et de tuning, de gaudriole et d’envolées bistrotières, il est machiste, cultive les valeurs de virilité et stigmatise ou bouscule goujatement ce qui est, de son point de vue, l’opposé : non seulement les femmes, mais l’homme qui n’en est pas un. Soyons honnête :on a tous en nous une part de « beauf » refoulé qu’on ligature intérieurement, qu’on empêche sciemment de s’épanouir, pour éviter de ressembler à ce ce « Français moyen » trop « mainstream » . On a tous quelque part dans nos entourages un Pierre Ménès, grande gueule et main leste. Ce stigmate ne vise pas une cible sociale précise : héros négatif de la « France profonde », le « beauf » se recrutait dans les années 80 préférentiellement chez les militaires, les chasseurs, les CRS et les joueurs de loto. Transcourant aujourd’hui, on le trouve dans bien des couches de la société. Et les médias n’y échappent pas. Radios, télés, journaux…Il n’est pas un média que j’ai fréquenté depuis la fin des années 70, jusqu’à aujourd’hui, sans qu’il m’ait été donné d’en croiser de nombreux spécimens au détours d’une machine à café.
Il y a beaucoup de cela chez Pierre Ménès, qui cultive un style ramenard, indélicat et provocateur. Mais doit-on pour autant le bannir d’un métier : le frapper d’interdiction professionnelle ? N’a-t-il pas déjà payé, passé au karcher des réseaux sociaux? Alors qu’aucune plainte n’a été déposée à son encontre, devrait-on le mettre au ban de la société ? Ne pourrait-on pas faire preuve d’un minimum de raison après qu’il se soit couvert de cendres et expliqué? Ne pourrait-on pas laisser Canal+ trancher paisiblement le « cas Ménès », sans que les réseaux sociaux et le microcosme ne mettent la pression sur ses dirigeants? Et ne pas entonner cette Carmagnole nauséeuse que nous fredonnent les réseaux sociaux où l’on dresse des listes et un échafaud. Où l’on désigne les têtes et mène la chasse.
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Qui a dit qu’Emmanuel Macron regardait de loin le train de nominations que l’on attend pour ces tous prochains mois dans l’audiovisuel public, ainsi qu’à la tête du Festival de Cannes ? L’entourage du chef de l’État a beau dire que ces questions sont subsidiaires, que les priorités sont ailleurs dans l’esprit de celui qui aurait pour unique préoccupation le dossier des retraites, il n’en est rien.
Présidence France Télévisions, holding de l’audiovisuel public, Arte, Festival de Cannes…le locataire de l’Élysée entend suivre de très près l’ensemble de ces dossiers. Comme le casting des futurs responsables d’un audiovisuel public profondément réformé avec la loi qui s’apprête à être débattue à l’Assemblée et au Sénat.
Malgré les propos de tribunes, qui ont vu le chef de l’État prôner une rupture avec les mœurs précédents, rien n’a en effet changé sous le soleil avec son élection: l’Élysée et son locataire restent l’épicentre. Et l’audiovisuel, au sens large du terme, un domaine réservé.
Plusieurs signes le confirment depuis quelques jours avec, d’une part, l’appel à candidatures pour la présidence de France Télévisions, la succession de Véronique Cayla à la tête d’Arte et d’autre part, la nomination du prochain président du Festival de Cannes, qu’occupe aujourd’hui l’ancien PDG de Canal+, Pierre Lescure. Un ensemble de dossiers que suit le chef de l’État avec une extrême attention.
On l’a vu ainsi récemment s’agacer de l’agitation qui règne au sein du conseil de surveillance d’Arte, que dirige le philosophe Bernard-Henri Lévy : Emmanuel Macron a fait comprendre que la nomination de celle ou celui qui prendra prochainement les rênes de cette chaîne franco-allemande était une affaire qu’il entendait suivre de près. Née sur les fonts baptismaux de la réconciliation franco-allemande, cette chaîne reste un enjeu politique et diplomatique. Et l’une des chasses gardées de l’Élysée.
De même des candidats qui se préparent, en coulisses, à postuler pour la présidence de France Télévisions. Tous ont compris que l’Élysée et son locataire vont très fortement peser dans cette nomination. Et que se lancer dans cette bataille la fleur au fusil, sans un blanc-seing de d’Emmanuel Macron, était non seulement périlleux, mais illusoire. C’est ainsi que certains des candidats qui se préparent à se lancer dans cette bataille vont aller sonder le château et son locataire. Prudente démarche…
Car c’est une tradition bien française, presque aussi vieille que la cathode: point de salut sans l’onction présidentielle. Si le CSA désigne, c’est bien le Président de la République qui tranche et donne l’imprimatur. Ce fut ainsi le cas précédemment avec François Hollande qui fut consulté par l’ancien président du CSA Olivier Schrameck, quand il s’est agi de nommer Delphine Ernotte à la tête de France Télévisions. Et ce sera encore le cas en avril prochain, quand l’actuel patron de l’instance de régulation, Roch-Olivier Maistre, aura sur son bureau la liste des candidats en lice. Lui aussi ira sonder celui qui l’a nommé à la tête du CSA. À quelques mois des municipales et à quelques encablures de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron, comme l’ensemble de ses prédécesseurs, entend garder un œil aiguisé sur le Paf.
À ce titre, il est instructif de regarder dans le détail le dispositif législatif mis en place pour la nomination des futurs responsables de chaînes publiques, ainsi que de celle ou celui qui prendra les rênes de la holding de tête de l’audiovisuel public, son vaisseau amiral : la composition des conseils d’administration, qui désigneront demain les dits directeurs généraux et PDG, en lieu et place du CSA, est un chef-d’œuvre de savant équilibre, un verrouillage digne des plus belles heures de l’ex–ORTF. Les représentants de l’État y occuperont une place prépondérante et déterminante. De telle sorte que ce sera l’État qui aura in fine la haute main sur l’ensemble de ces nominations.
Quant au patron de la future holding de tête, sa désignation revient en dernier lieu au Président de la République : une nomination paraphée par un décret gouvernemental. Bien que consultés, le parlement et le CSA pèseront demain peu de choses dans la balance.
Il est au passage étrange d’entendre régulièrement l’état brandir l’exemple de la BBC comme modèle absolu d’une télévision indépendante. Poussé vers la sortie par le gouvernement travailliste et son premier ministre, Boris Johnson, son directeur, Tony Hall, vient de faire ses valises.
Même le Festival de Cannes n’échappe pas à ce particularisme. On aurait pu imaginer que la direction de ce prestigieux organisme soit désormais l’affaire du monde du cinéma et uniquement de celui-ci. Or ce n’est pas le cas. Le président du Festival de Cannes est élu par le conseil d’administration de l’Association Française du Festival International du Film : laquelle instance, qui compte 28 membres, repose sur un subtil dosage entre le monde du septième art et les pouvoirs publics, représentés par deux membres de cabinets ministériels, l’un de la Culture et l’autre des Affaires étrangères. Or ce mode de désignation n’a pas été réformé avec l’élection d’Emmanuel Macron. C’est ainsi que le sort de Pierre Lescure -dont le fauteuil est notamment brigué par la présidente sortante d’Arte, Véronique Cayla- reste aujourd’hui entre les mains du chef de l’État.
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Éric Zemmour peut-il conserver ses fonctions à RTL et sur Paris Première où il co-participe à l’émission hebdomadaire Zemmour & Nauleau ? C’est la question que se posent depuis samedi les dirigeants du groupe M6 et au premier chef son PDG, Nicolas de Tavernost. Car l’onde de choc est immense.
En effet, la participation du journaliste et polémiste à la convention sur « l’alternative au progressisme » organisée par Marion Maréchal et ses soutiens, n’en finit plus de susciter de violentes réactions. Et un climat de malaise.
Ce sont d’abord les journalistes du Figaro qui ont pris, à travers un communiqué, très clairement leur distance à l’égard de celui qui est salarié du quotidien : ils en appellent unanimement à la responsabilité de leur direction.
Climat de malaise également au sein du groupe TF1 depuis la diffusion sur LCI des interventions de Marion Maréchal et d’Éric Zemmour ce même samedi.
Et malaise enfin au sein du groupe M6 où Nicolas de Tavernost, son PDG, s’est saisi du sujet.
Enregistrée demain, mercredi, l’émission Zemmour & Nauleau sera en effet regardée d’un tout autre œil et forcément à l’aune de propos de tribune très largement critiqués. Avec cette question : peut-on durablement tolérer la présence sur cette antenne, comme sur celle d’ RTL, d’un collaborateur qui a, c’est l’évidence, changé de casquette et de statut ? D’un collaborateur qui semble vouloir se lancer en politique. C’est tout le dilemme auquel sont confrontés depuis trois jours les dirigeants de M6 et de RTL.
Une question qui devrait être en tous les cas tranchée très rapidement. Statu quo et maintien de l’intéressé dans ses fonctions ou bien virage à angle droit et éviction d’Eric Zemmour ? Réponse dans les heures à venir.
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Une quinzaine de titres de la presse quotidienne régionale (Ouest France, Nice-Matin, Sud-Ouest, Le Télégramme, La Provence…) associés aux 22 chaînes locales du réseau Via et aux cinq chaînes de la TNT en régions propriétés de la presse quotidienne régionale (PQR) vont lancer le 30 septembre, en direct de Bordeaux, une matinale d’info de deux heures animée par Cyril Viguier. À la tête de ce projet, deux industriels des médias: l’ancien actionnaire et propriétaire de Libération, Bruno Ledoux et Christophe Musset, PDG du groupe Médias du Sud.
Or cette offensive de la presse quotidienne régionale, aujourd’hui adossée à un réseau de télés locales, inquiète non seulement une chaîne d’information comme BFM TV, mais également TF1 et LCI qui observent de près l’émergence d’un nouvel acteur, d’un nouveau média d’information à l’échelon ultra-local.
Interrogé le 15 septembre dans les colonnes du JDD, le directeur de l’information du télégramme de Brest, Hubert Coudurier, ciblait clairement la chaîne tout-info du groupe de Patrick Drahi, expliquant que la presse quotidienne régionale et les télévisions locales devaient être une « alternative» à BFM TV. Ainsi qu’à l’ensemble des chaînes tout infos, de C News à LCI.
L’enjeu est clair pour la PQR : développer des relais de croissance. Car la presse quotidienne régionale, qui a raté depuis plus de 30 ans tous les coches de la télévision, table sur l’émergence d’une plate-forme d’informations puissante et de proximité.
Les dirigeants de BFM TV ont compris le danger. C’est ainsi que le patron de SFR, Patrick Drahi, par ailleurs propriétaire de BFM TV, envisagerait de racheter les parts majoritaires de Bruno Ledoux et de Christophe Musset dans le réseau Via. Une opération à moins de 5 millions d’euros qui permettrait à BFM TV de disposer d’un tissu de correspondants régionaux, à travers un maillage de chaînes locales, un réseau par ailleurs associé à une vingtaine de titres importants de la PQR.
Cela fait en effet des semaines que du côté de BFM TV on réfléchit à délocaliser, à régionaliser le plus possible, l’information d’une antenne vivement critiquée lors de sa couverture de la crise des Gilets jaunes. « Proximité » : le mot est sur toutes les lèvres. Un slogan même unanimement entonné du côté de l’ensemble des chaînes tout-infos.
Le groupe TF1, propriétaire de LCI, peut-il laisser faire ? Difficile de l’imaginer. Du côté du groupe présidé par Gilles Pélisson on s’inquiète en effet de l’intrusion de Patrick Drahi et de BFM TV sur un terrain, les régions, dont la « Une » a fait de longue date presque une chasse gardée. La très bonne tenue des journaux de 13 heures et de 20 heures de « La Une » repose notamment sur une solide couverture de l’actualité en régions.
Grâce à un réseau de correspondants historiquement bien implanté TF1 dispose en effet de très nombreux relais.
Mais qu’en sera-t-il demain si l’antenne de BFM TV se retrouvait adossée à un réseau autrement plus puissant en régions ? C’est la raison pour laquelle on réfléchit du côté de TF1 à renouer des accords avec un certain nombre de grands quotidiens régionaux.
Ce qui avait été le cas dans les années 90, avec un maillage de correspondants en lien avec la PQR. Résultat, des reportages en grand nombre et une couverture performante de l’actualité en régions.
Avec à l’époque, déjà, parmi quotidiens associés à TF1, le Télégramme de Brest : aujourd’hui, un titre en première ligne dans cette guerre des régions qui risque de voir s’affronter les groupes TF1 et SFR, BFM TV et LCI..
]]>Trop à perdre… Alain Weill a fini par céder. Dans une volte-face qui semblait inévitable le patron d’Altice France a soudainement changé de posture et de ton hier en annonçant que le groupe Altice renonçait à réclamer une rémunération pour la reprise du signal de ses chaînes : BFMTV, RMC Découverte et RMC Story vont de nouveau être diffusées sur les box de Free et d’Orange.
Ainsi prend fin un bras-de-fer qui aura vu Xavier Niel et Alain Weill s’affronter durement. Et pourtant…
« Il y a trois personnes qui ont compté ou comptent pour moi: Jean-Paul Baudecroux, Xavier Niel et Patrick Drahi avec qui je travaille. Elles m’ont beaucoup inspiré. Xavier Niel m’a raconté tout ce qui allait changer avec l’ADSL. On pourrait regarder la télévision via des box ou échanger images. Tout ça s’est réalisé « .
Qu’il loin est le temps où le fondateur de BFM TV saluait en ces termes celui qui a été son allié de longues années durant.
Ces propos louangeurs, Alain Weill les tenait le 12 octobre 2008 à Paris, dans le cadre d’un colloque. C’est l’époque où l’homme d’affaires et actionnaire du monde possédait une partie du capital de l’empire médiatique d’Alain Weill : d’après les documents publiés à l’époque par le magazine Challenges le fondateur de l’opérateur télécoms Free détenait, depuis le 17 décembre 2009, 16,80 % de la société par actions simplifiée (SAS) de News Participation, (maison-mère du groupe média) le solde étant détenu par Alain Weill et sa famille.
Ironie de l’histoire ces deux hommes qui s’affrontent dix ans plus tard ont fait un long bout de chemin ensemble. Deux larrons associés autour d’une affaire alors prometteuse. Jusqu’au jour où l’alliance entre Altice et Next Radio TV, entre Patrick Drahi et Alain Weill, est venu casser cette belle entente. Et a conduit Xavier Niel à se retirer. À vendre ses parts, lui permettant passage de faire une belle plus-value : plus de 30 millions d’euros.
Changement de ton et le climat : les alliés d’hier sont devenus de farouches adversaires. Front contre front. Si Xavier Niel a mal vécu le rachat de Next radio TV par Altice, c’est parce qu’il aurait volontiers fait l’opération, à l’époque: racheter BFM TV. De même qu’un autre capitaine d’industrie, actionnaire minoritaire du groupe d’Alain Weill lui aussi, qui aurait voulu également mettre la main sur cette pépite: le patron de Fimalac, Marc Ladreit de Lacharrière.
Cet aspect du dossier est loin d’être neutre. La vengeance est un plat qui se mange froid… Présent dans les arrière-pensées, ce passé pèse lourd dans le conflit qui vient d’opposer le fondateur de Free à l’ancien propriétaire de Next Radio, aujourd’hui à la tête des activités médias et télécoms du groupe Altice en France.
De vieux comptes se règlent ainsi à travers le bras de fer qui oppose Xavier Niel à son ancien partenaire.
En décidant de couper le signal des chaînes de Next radio TV ( BFM TV, RMC découverte, BFM business…) Xavier Niel portait un coup dur à celui dont les antennes venaient d’être également bannies d’une autre plate-forme, celle d’Orange.
Un autre aspect de ce dossier à très peu été évoqué : c’est celui politique.
Voilà des mois que l’exécutif, de Matignon à Élysée, tire à boulets rouges sur BFM TV. Des mois qu’Emmanuel Macron tient des propos très durs sur la manière dont cette chaîne tout-info a notamment couvert la crise des Gilets jaunes. Et des mois enfin que l’on s’active en coulisses pour raboter l’influence d’une chaîne dans le viseur.
Ainsi, ce n’est pas un hasard si la convention de LCI a été profondément revisitée au mois d’avril dernier, permettant à cette chaîne, à compter du 1er janvier prochain, de multiplier ses flashs d’infos et de se rapprocher, ni plus ni moins, du modèle éditorial de BFM TV.
Car le calcul binaire est simple avec cette réécriture de la convention de la chaîne toute info groupe TF1 : Renforcer LCI, c’est affaiblir BFM TV.
Ce n’est pas non plus un hasard si le CSA travaille à une modification de plan de fréquences des chaînes d’info sur la TNT. Celles-ci seront bientôt rassemblées en un même et seul bouquet: ce qui aura pour effet de remettre un peu plus LCI et franceinfo (la chaîne tout-info de France Télévisions) dans le jeu. Bref de rééquilibrer un marché jusqu’ici dominé de la tête et des épaules par BFM TV.
L’offensive de Xavier Niel et de Stéphane Richard s’inscrivaient ainsi dans une logique où la politique a sa place.
Familier d’Emmanuel Macron, le premier a compris très tôt l’enjeu politique de ces grandes manœuvres. De même de Stéphane Richard, un patron en vogue à l’Élysée dont le mandat a été reconduit avec la bénédiction du Président de la république.
Ainsi pris en étau, Alain Weill et Patrick Drahi avaient à faire. Il en allait tout simplement de l’équilibre de tout un groupe audiovisuel. Il en allait également de l’avenir de BFM TV, les plates-formes d’orange et de Free pesant à elles deux 35 % de l’audience de cette chaîne. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle qu’anticipant une érosion de celle-ci à terme BFM TV a engagé une stratégie de déclinaisons de son antenne en province. À Lyon et Lille pour commencer. Les régions ? Sans doute le relais de croissance de demain de BFM TV.
En attendant il s’agit de pacifier des relations abîmées avec l’exécutif. L’arrivée de Marc-Olivier Fogiel à sa tête s’inscrit dans ce contexte de crise de confiance. Lui-même l’a dit, sur France Inter ou encore dans les colonnes du JDD, il y a peu : il est aussi là pour « fluidifier » les relations entre Emmanuel Macron (avec lequel il entretient de bonnes relations) et BFM TV. Pour recoller les morceaux entre le pouvoir et ce média.
Fallait-il que Marc-Olivier Fogiel le dise aussi clairement et en ces termes ? Pas sûr….
BFM TV vient de connaitre à travers cette séquence pour le moins sportive et pour la première fois de son histoire une crise qui risquait de lui coûter. Reste à tourner cette page et en ouvrir une autre. C’est toute la difficile mission de son nouveau patron.
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Malaise et colère : le passage de Yann Moix sur le plateau de Laurent Ruquier a laissé des traces à France Télévisions où l’onde choc est importante. On ne digère toujours pas la manière dont s’est déroulée une émission « indigente » dont on stigmatise le caractère « extraordinairement complaisant».
« Connivence », « consanguinité», « liens incestueux » entre Yann Moix, Laurent Ruquier et ses deux chroniqueurs, Franz-Olivier Giesbert et Adèle Van Reet : les propos sont durs dans les étages dirigeants de France Télés où l’on se serait bien passé d’une telle affaire à huit mois de l’expiration du mandat de Delphine Ernotte.
Or tout le ramdam suscité par le passage du romancier sur ce plateau de France 2 suscite un mélange d’agacement et d’incompréhension. Les responsables de France 2, qui ont visionné l’émission quelques heures avant sa diffusion, ont tout de suite compris que son contenu allait indiscutablement susciter une violente polémique. Mais personne n’imaginait pour autant qu’elle prenne une telle ampleur. L’irritation est d’autant plus forte que Yann Moix était programmé depuis le mois de juin dans l’émission littéraire de François Busnel, un plateau où le romancier aurait été sans doute interrogé avec plus de pugnacité, ce qui n’est pas très compliqué. Or son désistement n’a fait qu’ajouter à la colère des responsables de France Télévisions.
C’est au début de l’été que Laurent Ruquier a informé la direction de France Télévisions de la venue de Yann Moix comme premier invité pour sa nouvelle saison. Une bonne idée aux yeux de la direction de France télés, avant que l’affaire des écrits et des dessins antisémites du romancier n’éclate dans les colonnes de l’Express et que l’on s’inquiète d’un tel nouveau contexte. « Si bien qu’il nous est apparu compliqué que Moix en reste l’invité. Et nous l’avons tout de suite dit à Laurent Ruquier et à sa productrice, ajoutant que dès lors qu’ils décideraient de le confirmer, ils prenaient leurs responsabilités », explique l’un des cadres dirigeants de France Télévisions au cœur de cette affaire.
À partir de là tout s’emballe. La production d’ONPC et son présentateur décident de maintenir Yann Moix et informent France Télévisions que toutes les précautions seront prises. Que leur invité sera passé à la moulinette, interviewé sans la moindre concession par deux chroniqueurs intraitables. Et que Bernard Henri Lévy sera également sur le plateau. Ce qui ne sera pas le cas. La complaisance avec laquelle l’auteur de la maison Grasset a été reçu et interrogé suscite immédiatement de violentes critiques jusqu’au plus haut niveau de France Télévisions, où l’état-major a pu visionner l’émission quelques heures avant sa programmation.
Au septième étage de l’entreprise on est depuis d’une extrême sévérité à l’égard de Laurent Ruquier et de la production de ce programme. Et on pointe du doigt au passage les audiences moyennes de cette toute première émission de la rentrée, à 860 000 téléspectateurs et 14,6 % de parts de marché, « soit une perte de 200 000 téléspectateurs sur la saison écoulée, ce qui fait beaucoup », poursuit notre interlocuteur.
Indiscutablement cette affaire n’en finit plus de faire des remous et risque d’être non sans conséquences pour la suite.
Crise à France télé, mais malaise également au sein des éditions Grasset où les salariés ont découvert au détour d’une interview publiée dans les colonnes du monde de son PDG, Olivier Nora, que les dirigeants de cette illustre maison étaient au courant depuis 2007 des écrits et des dessins antisémites de Yann Moix.
Pouvait-on dissimuler le passé antisémite de cet auteur ? Et pourquoi l’état-major de Grasset a-t-il choisi de le taire ? C’est toutes ces questions qui agitent non seulement Grasset, mais le petit monde de l’édition.
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C’est le producteur Dominique Boutonnat qui s’apprête à remplacer Frédérique Bredin à la tête du Centre national du cinéma. Un choix arbitré à l’Élysée par le chef de l’État. Ce producteur n’est pas un inconnu. Il avait remis en mai dernier un rapport sur le financement privé de la production et de la distribution cinématographique et audiovisuelle au ministre de la Culture Franck Riester. Rapport qui lui avait été commandé par Emmanuel Macron. C’est donc à l’Élysée que s’est tranché le sort de celle qui dirigeait jusqu’à ce jour le CNC. Et qui quittera ses fonctions le 13 juillet. Nommée en juillet 2013 par François Hollande, qui l’avait renouvelée dans ses fonctions fin juin 2016, Frédérique Bredin (62 ans) pensait être reconduite. Mais l’Elysée et son locataire en ont décidé autrement. Depuis de nombreuses personnalités se bousculaient au portillon.
Mais il n’est pas impossible que le ministère de la Culture et le Château demandent à la sortante de rester quelques semaines de plus, le temps que se règle une question centrale…En effet la candidature de Dominique Boutonnat va devoir être examinée par le Conseil déontologique qui statue sur la possibilité de conflits d’intérêt pour des responsables dont la fonction peut poser problème. C’est le cas de ce producteur à qui l’on risque fort de reprocher d’entretenir demain à la tête du CNC des liens de consanguinité avec le métier qu’il exerce de longue date dans le cinéma et l’audiovisuel. Notamment à travers ses rapports avec des Sofica, ces sociétés de financement de l’industrie cinématographique et de l’audiovisuel créées en 1985.
C’est ainsi que le conseil des ministres de ce jour ne pourrait pas nommer aujourd’hui celui qui devra d’abord passer sous les fourches caudines d’un Conseil déontologique particulièrement regardant. Seule question : Frédérique Bredin, qui peut s’estimer avoir été maltraitée dans cette affaire par l’Élysée, acceptera-t-elle de faire un peu de « rab » afin que le cas Boutonnat se règle sur le plan juridique et déontologique ? Rien n’est moins sûr.
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« Nous vivons sous la dictature de Twitter et de Marlène Schiappa. Nous sommes en permanence la proie des lobbys, des associations, de corporatismes catégoriels, du communautarisme… » Ces propos carrés de Laurent Ruquier dans les colonnes du JDD contre la secrétaire d’État chargé de l’Egalité entre les femmes et les hommes sont une première. Et ils font du bien. L’animateur d’On n’est pas couché sur France 2 est ainsi le premier dans ce métier à pointer du doigt une ministre omniprésente dans les médias et dont les sentences commencent à échauffer, à crisper animateurs, journalistes et patrons de chaînes.
Il ne se passe un mois sans que cette protégée d’Emmanuel Macron ne flingue sur Tweeter tel ou tel journaliste ou animateur. Sa toute dernière offensive concerne la sortie (certes hasardeuse) du journaliste d’RMC Daniel Riolo et du consultant Jérôme Rothen, au sujet des frasques brésiliennes du footballeur Neymar. Ces propos, du niveau d’une discussion de café du commerce, méritaient-ils un tel mouvement d’indignation collective? Et une telle charge venant d’une ministre particulièrement acerbe. Si l’on devait s’en tenir à la seule réaction outragée de Marlène Schiappa, ces deux malheureux auraient fini brûlés en place publique…
Mais où va-t-on ? Laurent Ruquier a mille fois raison quand il fustige les gesticulations et l’interventionnisme d’une responsable politique championne de la bien-pensance, aujourd’hui le juge de paix du Paf. Et les médias qui lui déroulent le tapis rouge à longueur de semaines et relaient ses sorties participent indirectement à ce climat de chasse à l’homme qui gangrène ce métier.
« Y en a marre ! » peste à juste titre Laurent Ruquier. Marre en effet des admonestations d’une ministre qui se substitue au CSA, administre des cartons rouges et cloue la terre entière au pilori. Une telle responsable politique n’aurait pas survécu bien longtemps à son poste à l’époque (bénite) où Michel Polac, Guy Bedos ou encore Coluche exerçaient en toute liberté sur les ondes et les plateaux de télés. Les professionnels de l’audiovisuel de l’époque auraient-ils toléré qu’un membre de gouvernement intervienne de la sorte à tout bout de champ, excommuniant les uns, fustigeant les autres, comme aux plus belles heures du gaullisme, quand Alain Peyrefitte régentait le petit écran ?
Comment aurait réagi Marlène Schiappa, au début des années 80, quand TF1 diffusait avec Cocoricocoboy, à 19h55, -c’est-à-dire à l’heure où l’on dînait en famille-, une séquence qui voyait les « Coco-girls » de Stéphane Collaro défiler « topless » devant des millions de téléspectateurs. Internet n’existait pas ? La Haute autorité de l’époque organisait le paysage télé avec une grande sérénité et beaucoup de discernement. Il soufflait alors un vent de liberté dans les programmes. Quant aux Français, ils s’amusaient de ces séances d’effeuillages.
Nous sommes 40 ans plus tard et la France a indéniablement changé, comme le regrette Laurent Ruquier. Twitter est apparu qui charrie ses torrents de boue : un déversoir d’insultes et de mises en cause ignominieuses. Ce réseau social abrite à la marge tout ce que notre société a de plus abject. Laurent Ruquier a mille fois raison : « Y en a marre » de ces pelotons de justiciers qui exécutent le moindre chroniqueur au moindre de ses écarts supposés.
Si Daniel Riolo et son compère n’avaient pas été stipendiés par ces ayatollahs du net jamais Marlène Schiappa ne se serait manifestée. Et jamais les dirigeants d’RMC ne les auraient sans doute mis à pied.
Dans quel monde vit-on ? Dans quel type de société sommes-nous ? On ne peut plus rien dire. 140 signes suffisent à abîmer une carrière, à mettre un animateur au ban et un journaliste à l’amende. Laurent Ruquier m’expliquait, dans le cadre de cette interview réalisée la semaine dernière, que si Christine Angot et Charles Consigny ne seront plus dans son émission à la rentrée prochaine, ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas été à la hauteur de ce programme, bien au contraire. Mais tout bonnement parce que l’exercice était devenu impossible.
Là où un Éric Zemmour et un Éric Nolleau pouvaient s’exprimer en toute liberté il y a 13 ans, c’est-à-dire à la création de l’émission de Laurent Ruquier, en 2006, et quand Twitter n’existait pas, c’est devenu chose impossible aujourd’hui. Condamnés à de l’autocensure Angot et Consigny vivaient chaque fin de semaine dans la crainte de se voir étriller sur les réseaux sociaux sitôt l’émission terminée.
Le plus grave dans cette affaire c’est que les journalistes eux-mêmes ont pris aveuglement le relais de Twitter, sans aucune distance. Ce réseau est devenu leur bible, l’unité de mesure, le canal où le pire et le meilleur cohabitent. Ruquier, combien de Tweets ? Que 200 péquins déversent leur bile sur l’animateur et la machine à broyer se met en marche. Un mot de Marlène Schiappa et c’est la danse du scalp. Journaux, radios, sites, chaînes d’infos…Tout le monde s’y met. Sans recul ni discernement. C’est le règne des petits procureurs, des échafauds que l’on dresse et des sentences que l’on prononce.
Pas une voix s’est élevée dans la profession pour s’interroger sur la sanction prise à une vitesse « grand V» par la direction des RMC contre ses deux salariés. Au lieu de cela l’ensemble des médias a repris les admonestations d’une Marlène Schiappa sortie de sa boîte comme le coucou de l’horloge.
« Il est grand temps que la profession se ressaisisse », dit Laurent Ruquier. Oui, il est grand temps que les chaînes cessent de céder à la Vox populi et aux imprécations d’une ministre à l’affût du moindre couac pour occuper le devant de la scène, en lieu et place du CSA et de responsables de chaînes sous pression. Grand temps que la liberté d’expression retrouve un sens. Et les médias celui de la mesure.
]]>Comme l’indique le JDD de ce dimanche, les dirigeants des quatre premières sociétés de production de reportages d’infos et de documentaires en France, dont Bernard de Lavillardière et Tony Comiti, ont adressé, le 15 avril, un courrier alarmiste au ministre de la Culture, Franck Riester.
En cause, l’arrêt par le Centre national du cinéma des subventions accordées jusqu’ici à la grande majorité des sociétés de production qui alimentent, semaines après semaines, des émissions comme Capital, Zone interdite, Enquête exclusive sur M6, Les docs du dimanche, le Monde en face sur France 5, Infrarouge France 2 et Théma sur Arte. Ou encore, Reportage sur TF1, Appels d’Urgence sur TFX, Enquête sous haute Tension sur-C8 et Enquête criminelle sur W9. La liste est longue…Sans ces aides, « vitales » pour ces sociétés de production, toutes ces émissions risquent de se retrouver en panne sèche et leurs producteurs en faillite.
Car jusqu’ici cette banque du cinéma et de l’audiovisuel qu’est le CNC soutenait massivement un secteur aujourd’hui en crise. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : avant que le robinet ne se ferme, le CNC versait 50 000 euros pour un Zone Interdite, 37 000 euros pour un numéro de Capital, 32 000 euros pour une édition d’Enquête Exclusive ou encore, 40 000 euros pour la production d’un Doc du dimanche, sur France 5.
Des sommes qui permettaient non seulement d’amortir les coûts de production de ces reportages, mais également d’équilibrer les comptes fragiles de leurs producteurs.
C’est ainsi qu’une société de production comme Pallas TV, – signataire de cette lettre- a perdu dernièrement 230 000 euros, après qu’elle ait réalisé pour le groupe M6 quatre Zone Interdites, ainsi qu’un numéro d’Enquête Exclusive, sans qu’elle ait touché le moindre euro de subventions.
Et il n’y a pas que le secteur de la production qui s’indigne. En effet, les chaînes elles-mêmes ruent dans les brancards en raison des efforts financiers qu’elles consentent chaque année en contrepartie de ces aides en versant des sommes conséquentes au CNC : 70 millions d’euros pour TF1, 50 millions d’euros pour M6, par exemple.
Conséquences de ces restrictions budgétaires ? Un risque d’asphyxie pour tout un secteur qui comptait une quinzaine de sociétés il y a dix ans, contre six aujourd’hui. Cinq agences ont même dû mettre la clé sous la porte depuis le début de l’année. Tandis que quatre autres ont prudemment rejoint de grands groupes audiovisuels. Parmi elles, l’agence Capa, rachetée par TF1 et KM reprise par le groupe Canal+.
Dans le courrier qu’ils ont adressé à Franck Riester, leurs quatre signataires s’inquiètent de dépôts de bilan à venir et en cascade. Ainsi que d’une casse sociale importante, puisque ce secteur de la production fait vivre à lui seul plusieurs centaines d’intermittents du spectacle, ainsi qu’une armée de journalistes et de reporters d’images. La balle est désormais dans le camp du ministre de la Culture qui devrait recevoir prochainement les auteurs d’une lettre qui se veut un signal d’alarme.
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Il y a décidément quelque chose d’irréel, de proprement scandaleux, de définitivement indécent, au spectacle de cette dégoulinade de millions d’euros sur la cathédrale Notre-Dame. Quand à quelques pas de là, en face de l’édifice et aux portes de l’hôpital de l’Hôtel-Dieu, viennent frapper chaque nuit des SDF au bout du rouleau. Quel spectacle insultant pour ces millions de Français exclus que d’assister au concours que se livrent les grandes fortunes de ce pays : à cette bourre que se tirent Bernard Arnault, François Pinault et autres Bettencourt autour du futur chantier de Notre-Dame.
Dans un unanimisme confondant la classe politique est accourue au chevet de l’édifice en flammes sans le moindre recul, sans la moindre distance, la plus petite nuance. Il faudrait sans doute que celle-ci passe le périphérique parisien pour s’apercevoir que la France n’est pas celle de ces bobos larmoyants que l’on a vu défiler en procession au pied d’une cathédrale devenue priorité nationale.
Et que dire d’un président de la République engluée depuis des mois dans une crise sociale rarement vu dans ce pays depuis 1968 et dont on attend toujours les réponses ! Malraux, sors de ce corps ! Il y avait quelque chose de lunaire et d’absolument confondant dans son discours à la nation d’hier où on vit un Président de la République en exercice en appeler à l’unité de tout un pays, sur des accents dignes de Malraux, pour restaurer un chef-d’œuvre que l’on pourra demain repeindre en or vu l’énormité des sommes énormes récoltées pour sa restauration.
Il y a quelques semaines de cela je me suis rendu dans l’une des communautés gérée par Emmaüs. Bienvenue en terre inconnue…Quelques heures passées aux côtés de ceux qui s’occupent nuit et jour des plus démunis, des plus Misérables, avec une dévotion sacerdotale, vous remet immédiatement d’aplomb. Tout manque dans ces communautés sans lesquelles les plus pauvres viendraient grossir l’armée de ceux dont le quotidien est synonyme du dénuement le plus absolu.
L’épisode de Notre-Dame laissera des traces. Car passée cette émotion éphémère, amplifiée par les chaînes d’info et pas seulement, qui se sont ruées sans le moindre recul sur ce spectacle son et lumière, la réalité risque de rattraper brutalement un exécutif hors sol. Le retour de bâton risque d’être brutal. On n’en vient presque à le souhaiter.
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