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Monsieur Lacouture et son Panthéon.

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Lacouture, de talent, de trajet et de légende, (avec l’age, il s’en approche), en impose. La taille très droite, l’œil vif qui vrille et l’allure ferme lorsqu’il rentre dans une pièce, comme ce studio de France Inter, ce matin, l’homme est à lui seul un grand moment de radio. Par sa faconde, son intelligence et cette manière si précise de portraiturer des hommes et des femmes illustres, ce vieux baroudeur du journalisme reste un formidable conteur. S’il était invité ce matin à Inter, c’est parce qu’il vient de publier chez Grasset Les impatients de l’histoire, un beau livre qui se veut une galerie de portraits. Ceux d’une quinzaine de noms de journalistes qu’il a inscrits dans son Panthéon personnel. De Mauriac à Renaudot, de Daumier à Albert Londres, en passant par Rivarol, Jean Daniel, Françoise Giroud ou Bernard Pivot. Quatorze portraits au total de journalistes dont l’unique point commun, outre leur talent, est d’avoir été ou d’être engagé.
 
Lacouture réhabilite ainsi, avec force et enthousiasme, une profession aujourd’hui souvent étrillée et qu’il s’évertuait ce matin à défendre avec une conviction chevillée à l’âme. Je lui ai demandé hors antenne pourquoi il n’avait pas mis dans sa liste cette formidable plume que fut Jean Cau, un monstre de talent autant salué que détesté pour ses idéaux. « Il me haïssait et j’en avais tout autant à son égard », me lâcha Lacouture qui m’ajouta, «son écriture était un diamant, mais l’homme était méchant et détestable!» Pas une personnalité du monde de l’audiovisuel, dans ce livre, hors mis Pivot, pourquoi? « J’ai hésité », dit-il, « entre Pierre Dumayet et Pierre Desgraupes, mais faute de pouvoir faire un choix, je les ai finalement écartés ». Reste en toile de fond un très beau plaidoyer pour ce métier. Je ne résiste pas à l’envie de publier le très bel article qu’un autre journaliste, Philippe Tesson, a écrit sur sa profession, cette semaine dans Le Figaro, à l’occasion de la publication de cet ouvrage.   
 
U6OGCAL0S32QCA1L04TYCAIIV0O3CA4Q7KQKCARYEMG1CADLT2R8CAW8ZY6DCAAoopjkH.jpg"Nous sommes prisonniers de l’événement et nous sommes prisonniers de nos lecteurs. Ce fut de tout temps. Le florilège des insultes qu’on nous jeta est impressionnant. Mais la qualité des plumes qui les proférèrent est rassurante, de Voltaire à Hugo, de Diderot à Balzac, si l’on sait que tous ces procureurs cédèrent un jour à la tentation et à l’exercice du journalisme. Voltaire fut même le meilleur d’entre nous. Il faut se faire à cet étrange phénomène de fascination-répulsion que nous provoquons. Il signifie, nonobstant les troubles de conscience et les tourments éthiques inhérents à notre superbe et ingrate activité, que celle-ci est par nature contraire à toute excessive prétention vers l’idéal et l’absolu. Il suffit que nous nous efforcions à la plus grande intégrité dans toutes les phases de la pratique de notre métier.
Le reste est illusoire, le reste c’est-à-dire l’aspiration à une totale neutralité, qui va contre notre sentiment, donc contre notre sincérité et par là même notre liberté, et qui va, que nous le voulions ou non, contre la vérité. Car libres de notre appartenance au journal où nous écrivons, nous ne le serons jamais. Ne vaut et n’est vrai que le journalisme engagé. Cette conviction, la lecture des pages consacrées à François Mauriac dans l’excellent livre de Jean Lacouture Les Impatients de l’histoire la renforcerait dans notre esprit s’il en était besoin. Mauriac écrit ceci dans l’avertissement qui ouvre son Journal : «Je conçois le journalisme […] comme une transposition, à l’usage du grand public, des émotions et des pensées quotidiennes suscitées en nous par l’actualité…»
6AQFCAQPIYRRCAF7T3VECAY9NNX2CA4NXZ5NCAXYZG5PCAS7N1OBCAO3THUZCAVP81ZFCAG0K9C3CAID2YBTCATBW4MYCA3AN66XCAU5ENNNCADGDZ7FCAA07G21CAPDGG.jpgEt il ajoute : «J’ai pris le journalisme au sérieux : c’est pour moi le seul genre auquel convienne l’expression de littérature engagée.» Plus tard, il définira son Bloc-Notes comme un «affrontement de l’individuel et de l’universel » : l’individu, avec sa sensibilité, sa culture, son style, devenu journaliste parce qu’il a choisi d’observer le monde, d’expliquer aux hommes l’histoire qu’ils vivent, de les servir en défendant ses idées et sa foi et de donner à son message vocation universelle. On est loin du souci d’objectivité ! Mauriac écrira plus tard : «Un journaliste professionnel est un homme qui déforme les faits, consciemment ou non.»
     
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5 Comments
  • thierry
    avril 16, 2009

    Enfin MR REVEL ne se cache plus en annonçant qu’il appartient à la rive gauche des bobos friqués de PARIS ( est ce un scoop)
    pensez vous qu’un journaliste politisé soit crédible?
    Moi non car la subjectivité est mal profond du journalisme
    un petit mot sur la stagiaire journaliste!
    qu’elle lâche mes baskets car ses arguments sont pauvres voire insignifiants

  • MichelD33
    avril 16, 2009

    Thierry, il va falloir se calmer…Quelle hargne…Un blog c’est l’expression d’un homme, ce n’est pas un article de journaliste. un journaliste a le droit d’avoir une opinion de gauche, de droite du centre, être ou ne pas être croyant. Quand il s’exprime dans un blog il peut lâcher les rubans…
    Allez Renaud courage…

  • RDR
    avril 16, 2009

    Pas d’accord avec Mauriac et Tesson.

    Le journaliste engagé, c’est l’intellectuel… au mieux.
    Le journaliste professionnel lutte contre sa sensibilité, sa culture et son style. C’est le chemin (la vocation ?) qu’il s’est librement choisi. Il n’est d’ailleurs vraiment journaliste qu’en de rares occasions: quand il dépasse son histoire pour raconter celle des autres. Le reste…

    C’est parce que Mauriac réfléchit peu au sens (lui le catholique !), et que certains s’accommodent bien facilement de leur subjectivité (pas forcément inintéressante d’ailleurs), que la profession est décriée. A juste titre souvent…

    En revanche, d’accord avec Tesson, pas d’excessive prétention. Quand tu sors ta carte de presse ou affiches ta qualité, tu sais déjà que t’as pas fait le job.

  • thierry
    avril 16, 2009

    @ MICHEL 133
    Vous vous trompez,je n’ai acune haine envers REVEL qui en existe tant dans notre système journalistique
    MR REVEL a la colère sélective voire malhonnête intélectuellement soit à lESPRESS, boîte privée,il peut ecrire selon son humeur, financée par la pub quoique ces magazines demandent de l’aide financière à …………… L ETAT au lieu de se réformer
    Par contre à FRANCE INTER nid de gauchistes,je ne peux accepter leur subjectivité car cette boite est publique donc financée par des contribuables de tous bords
    je me sers du blog de MR REVEL pour dénoncer la propagande de cette radio publique car celle ci fait la sourde oreille à la moindre critique
    je persiste à penser qu’un journaliste politisé n’a rien à faire dans le journalisme car comment différencier Le vrai du faux!

  • ltb22
    avril 16, 2009

    @ THIERRY,

    Il me semble que pour un nid de bobos-gauchos, France Inter n’a pas épargné récemment DSK, ou Martine Aubry (cf les chroniques de Guillon)… sans oublier que Jean Paul Cluzel, qui fut PDG de Radio France ces dernières années, est un chiraquien pur-jus…
    Vous postillonnez de post en post sur ce blog en vociférant contre l’argent que vous vole France Inter pour soutenir la France gauchisante-bobo… vraiment, il y a de quoi rire : en période d’une crise aussi grave, tant économique que politique, il y a des combats plus urgents, plus nobles, plus justes… et des dangers bien plus graves qui menacent l’indépendance et le pluralisme de la presse. Au hasard : la façon dont sont désormais nommés les responsables des principaux organes de l’audio-visuel public!