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TF1 a annoncé que le PDG de RTL, Axel Duroux, quittait ses fonctions pour prendre la direction générale de «La Une» Pour ceux que l’information laisse de marbre, mais que le football intéresse, ce transfert équivaut à l’opération que vient de réaliser le Réal Madrid en débauchant le joueur portugais Christiano Ronaldo du club anglais de Manchester!

En effet, l’arrivée à TF1 de ce poids lourd du PAF est un événement à plusieurs titres. Jamais depuis la privatisation de TF1 en 1987, le groupe Bouygues n’avait fait appel à un cadre dirigeant qui n’ait pas l’ADN du groupe: un transfert qui s’explique par les inquiétudes de Martin Bouygues qui considère, sur fond d’un effondrement du cours de bourse de la chaîne et d’une érosion de son audience, que l’organigramme dirigeant de TF1 n’était pas tout à fait à la hauteur des enjeux du moment. Et qu’un Nonce Paolini, fusse t-il Thierry Henry, isolé à la pointe de l’attaque de TF1, (pour poursuivre la métaphore), ne faisait pas à lui seul une équipe. Bref, qu’il fallait donner à TF1 et au marché un signal fort, afin de refaire décoller une chaîne encalminée.

Déterminé, bosseur, pugnace, mais peu épaulé, bref seul et qui plus est confronté à une crise sans précédent, l’actuel PDG de TF1, Nonce Paolini, (photo) n’avait pas trouvé jusqu’à ce jour un numéro 2 susceptible de tenir une maison brinquebalant. En prenant le titre de directeur général, Axel Duroux devient après Paolini l’autre homme fort de cette chaîne. Une arrivée de bonne augure pour cette entreprise qui a beaucoup perdu en se privant à l’été 2007 des services d’un Étienne Mougeotte, vieux sorcier du PAF, aux gris-gris magiques, jamais remplacé depuis. Jolie passe de deux en tous les cas pour TF1 qui après avoir mis la main sur TMC et NT1, débauche une pointure venue du groupe M6-RTL, l’ennemi de toujours, susceptible d’apporter à cette chaîne un supplément de légitimité.

Axel Duroux n’a rien, en tous les cas,d’un  «touriste »: cet homme au caractère bien trempé et à la volonté d’airain a tout gagné jusqu’ici. Passé par RTL, (où il eut en charge, dans un premier temps, les destins de Fun Radio et de RTL2), puis par Endemol, avant d’être rappelé par le groupe Bertelsmann, pour prendre cette-fois-ci les rênes de RTL, ce colosse à la silhouette de rugbyman est sans aucun doute l’un des managers les plus habiles de sa génération. Et ses années RTL, radio populaire qu’il a su hisser à la première place du marché, sont parfaitement raccords avec les enjeux qui l’attendent à TF1: une chaîne populaire et grand public avec laquelle RTL est liée de manière consanguine par de très nombreux accords de partenariat.

Passée cette annonce, il reste plusieurs questions de taille. Première interrogation: Duroux! Un seul homme fait-il le printemps? Ce gros tanker qu’est TF1 ne retrouvera jamais les parts de marché de la belle époque. Et il faudra au nouveau tandem Paolini-Duroux du temps afin de stabiliser l’audience et les recettes d’une entreprise chahutée. Autre question: l’arrivée d’Axel Duroux à TF1 préfigure t-il un autre mercato? Verra t-on bientôt la trombine de Jean-Michel Aphatie, l’intervieweur vedette de RTL à TF1? Et quid, enfin, de la direction de RTL? Cette station qui a retrouvé tout son lustre d’antan, sous l’autorité du nouveau chambellan de La Une, va devoir se dénicher un autre timonier, au moment où son audience stagne, (‘au plus haut, certes) et que France Inter et Europe 1 ambitionnent de lui tailler des croupière. Habile, perspicace et intuitif, Axel Duroux a t-il considéré qu’il était temps pour lui de tourner la page RTL avant qu’il n’ait à gérer l’inéluctable, un ressac de l’audience? C’est aussi cela le talent des bons navigateurs que de savoir surfer sur la bonne vague, prendre les alizés et trouver le bon cap. Et en l’occurrence, il n’y en avait qu’un, «C’est la Une»