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France 2 n’a pas assez donné la parole à la majorité, en 2008, note le CSA dans son bilan annuel. Conformément à la fameuse règle des trois tiers, l’autorité de régulation de l’audiovisuel tance la chaîne publique pour avoir négliger dans ses journaux la majorité UMP (19,3%), au profit de l’opposition parlementaire (33,5%). Mais le CSA de préciser que durant la même année le gouvernement a obtenu 40,7% du temps de parole dans les différents journaux de France 2. Ce qui porte à 60% l’exposition de la majorité sur cette chaîne. La malheureuse…

Ce beau raisonnement trouva spectaculairement ses limites quand Edouard Balladur se prit une morflée en 1995, après avoir mis au pas des mois durant TF1, une chaîne rangée comme un seul homme derrière sa bannière où on accueillit Balladur en ronronnant. On pensait du coup la classe politique vaccinée : pas du tout. Les chronos sont toujours là et le CSA semble bien peu pressé de réformer la règle. Reste les journalistes. Ceux d’entre eux qui croient encore aux chartes de déontologie disposent là d’un objectif raisonnable : imposer l’abrogation de cette règle idiote qui n’a jamais permis à une quelconque majorité, qu’elle soit de gauche ou de droite, de toucher le moindre dividende. Les médias français, qui se proclament, avec grandiloquence, « contre-pouvoir », devraient batailler pour réclamer la suppression de ce corset réglementaire. Car ce n’est pas en privatisant les journaux télés, où défile à longueur d’années le même brouet d’invités politiques, que l’UMP, aujourd’hui, ou le PS, hier, déjà bien servis dans la presse ou à la radio par une poignée d’éditorialistes zélés, que l’on gagne une campagne. En ce genre d’affaires, la lucidité devrait être rétrospective. Mais ce n’est la qualité première des politiques que de regarder dans le rétroviseur.