Al-Jazira, la chaîne du Qatar, a-t-elle fait une bonne affaire en jetant son dévolu, (et un vent de panique) sur le championnat de France de Ligue 1 de football? En rachetant l’essentiel des rencontres de ce championnat, -six matchs en paiement à la séance, auxquels viennent s’ajouter les deux dernières rencontres de la semaine-, pour 135 millions d’euros par saison, les qataris ont-ils fait une bonne opération?
Evoquée par Les Echos, une étude de Natixis se montre plus que perplexe quant au modèle économique des Qataris. En effet, selon les analystes de cet organisme, le cumul des pertes des deux chaînes, – provisoirement baptisées, Be In Sport 1 et 2-, se monterait, sur la période 2012-2016, à 600 millions d’euros. Et ce dans l’hypothèse où l’abonnement serait de 25 euros par mois et que la barre du nombre d’aficionados atteindrait le 1,5 million d’abonnés, toujours à l’horizon 2016. Des pertes qui pourraient être bien plus importantes si Al-Jazira décidait, comme on le subodore, de casser ses tarifs d’abonnements, en les ramenant à 13 euros par mois. Dans ce cas de figure, l’ardoise serait encore plus lourde.
L’équation économique d’Al-Jazira apparait donc fragile et Canal+ ne devrait pas souffrir de cette concurrence, Natixis estimant que la perte d’abonnés pour le groupe Canal, -qui conserve 2 rencontres phares par semaine, durant cette même période-, devrait rester résiduelle. Voilà qui devrait être de nature à rassurer les dirigeants de Canal+ qui ne ménagent pas les qataris depuis quelques semaines, à l’image de Bertrand Méheut, le PDG du groupe.
Reste une faiblesse dans cette étude de Natixis : l’énorme capacité financière des nababs d’Al-Jazira, qui peuvent se permettre d’endurer des pertes de cet ordre durant des années et sans vaciller. S’ils le souhaitent, en effet, les qataris dépenseront sans compter ou presque, avec l’assurance d’atteindre, tôt ou tard, le point d’équilibre. Or à l’image des dernières déclarations du manager brésilien du Paris-Saint Germain, Léonardo Nascimento, qui évoquait une nouvelle enveloppe à venir d’une centaine de millions d’euros pour le club parisien, le Qatar peut tranquillement éponger les pertes de ses 2 chaînes en voie de création : une politique du chèque en blanc qui n’a pas fini se semer la terreur sur le marché du sport-business en France.
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mars 13, 2012
Cet article est purement irrationnel et on ne remarque à peine qu’il défend à 100% le groupe Canal+ !
Le Quatar ne choisit pas sa stratégie sur le court terme. Comme Bouygues en son temps avec l’acquisition de TF1, il sait que le football est l’unique produit télévisuel capable de rassembler un maximum de téléspectateurs.
La stratégie consiste à assoir une part de marché et SURTOUT réduire la position monopolistique de Canal+ (depuis la fusion de son unique concurrent TPS), sur le marché des chaînes à forte valeur ajoutée.
Il est d’ailleurs probable que Al Jazeera développe un véritable bouquet en plus de ses 2 chaînes de sport françaises. Le cinéma et les séries sont le deuxième élément majeur pour séduire et fidéliser des abonnés.
Le modèle Canal+, en perdant plus des deux tiers de ce qui faisait sa force (le foot), ne peut pas rivaliser qu’avec le cinéma : les sorties DVD et VOD sont désormais de 4 à 6 mois après les salles. Canal+ ne peut les diffuser qu’au bout de 12 longs mois plus tard.
C’est la raison pour laquelle, ce groupe tente de venir manger le gâteau de la TNT gratuite. Mais ni TF1, ni M6 le laisseront faire.
mai 4, 2012
Une très bonne nouvelle pour le football que l’arrivée de ces nouvelles chaînes.