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Invité hier soir du Grand Journal, Lilian Thuram, ancien joueur de football de son état, avait choisi ce tréteau pour y déballer ses démêlés sentimentaux et judiciaires avec son ex-compagne et animatrice sur M6, Karine Le Marchand. L’amour n’était plus dans le pré, mais étrangement sur le plateau d’Antoine De Caunes, un plateau  transformé l’espace d’un soir en une annexe de Closer ou de NRJ 12. Il y avait quelque chose de surréaliste à voir cette ancienne vedette des « Bleus » de 1998 s’épancher, binocles vissées, front barré et débit de notaire, sur ses déboires avec celle qui avait préalablement annoncé, quelques jours plus tôt, sa rupture sur une autre antenne, celle de Virgin Radio.

On n’était plus dans le cabinet d’un juge en charge d’un dossier de divorce, mais au cœur de l’un des rendez-vous d’information les plus prisés du PAF. Le tout sous les regards visiblement dubitatifs d’une brochette de chroniqueurs, dans le regard desquels on pouvait lire : Mais, qu’est-ce qu‘il fout ici !!

Et Lilian Thuram n’a rien omis. On a eu droit à tout : un étalage malodorant de petites mesquineries. De celles qui agrémentent le triste quotidien de milliers de couples en capilotade, sur la ligne de crête. Le pompon étant l’affichage à l’antenne d’un SMS signée de la jeune femme, une pièce à conviction  projetée devant une assistance en apnée: La signature du crime…

On se souvient encore d’un programme envoyé à la casse par TF1 et intitulé «Y’a que la vérité qui compte ». Couples à la dérive, crêpage de chignons, débordements lacrymales… ses deux animateurs, Bataille et Fontaine, se vautraient alors avec gourmandise dans des vaudevilles d’une grande pauvreté. C’est toute la misère affective de couples pathétiques qui défilait alors à l’antenne. Pris d’un éclair de lucidité, TF1, qui était pourtant alors capable de bien pire, mit le holà. Et le programme passa à la trappe.

Or le spectacle d’hier soir aurait pu parfaitement trouver sa place dans cette émission. Il est surprenant de constater combien la notion de protection de la vie privée est régulièrement mis en avant par les médias, -sur ce même plateau, Augustin Trapenard, me fit ainsi la leçon au printemps dernier à l’occasion de la publication des Amazones de la République, une incursion dans les alcôves de la République et l’occasion de pointer du museau quelques consœurs aux mœurs légères. Avant que ces mêmes médias aillent racoler telle ou telle personnalité, trop heureuse de se voir offrir une aussi belle tribune. Hier soir, Augustin Trapenard ne trouva rien à redire, après que notre footballeur éconduit nous ait assommé d’un long réquisitoire, dont nous n’avions absolument rien à battre.

Karine Le Marchand en sortit en lambeaux. Et Thuram, sous les applaudissements du public. On attend  maintenant la réponse de la dame. Car il va sans dire que ses avocats ont du faire le siège de Canal+ , afin d’exiger un droit de réplique. Depuis l’intéressée s’est déjà  exprimée sur son compte Twitter. On vous épargne les détails.

Mais on va où, là ???