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TF1 qui flotte…Avec un audimat atteint d’anorexie, l’ancienne championne du Paf a perdu la main. Le nouveau patron des programmes de « La Une », Ara Aprikian, peine à renouveler une ligne éditoriale élimée jusqu’à l’os.  France 2 qui sombre…La chaîne des séniors est à la peine, ses après-midi, tout juste repeintes à neuf, sont déjà plombées, avec des audiences en berne. Au point que Delphine Ernotte, la pédégère de France Télévisions, s’interroge en privé sur les qualités et les capacités de son directeur des programmes, Vincent Meslet, à redresser la barre. Il est vrai que le reste de la grille, hors-mis l’info, invite le téléspectateur à migrer vers d’autres cieux. M6 n’est pas plus attractive: L’amour est dans le pré rythme inlassablement une grille des programmes dont Karine Lemarchand est devenue l’épicentre. Au point que la chaîne lui a confié un rendez-vous politique absolument lunaire, «Ambition intime», dont Nicolas Sarkozy a curieusement accepté d’essuyer les plâtres. Si l’audience globale de M6 se maintient, l’image est médiocre et le contenu d’une grande pauvreté.

Ne parlons plus de France 3 : la chaîne des régions a disparu des écrans radars. Ni stratégie programmatique, ni identité. Des audiences en cale sèche et des régions laissées à l’abandon: encalminée, France 3 a perdu son âme. Il est à souhaiter qu’une nouvelle majorité, issue des urnes en mai prochain, prenne à bras-le corps ce dossier et donne un sens et un cap à une entreprise forte de quelques 3000 salariés. Quant à Canal+, on n’y comprend plus rien. Un jour cryptée, un autre jour en clair: ballottée au rythme de changements erratiques, la chaîne de Vincent Bolloré semble également à la peine. Petit et Grand journal ont perdu de leur lustre d’antan. Il est à craindre qu’un nouveau coup d’éponge vienne balayer l’équipe en place.

Tout cela pour dire que c’est l’ensemble du paysage télé historique qui connaît une crise de croissance jamais vue. Car ce sont paradoxalement les chaînes de la TNT – et en particulier, C8 et TMC- qui portent le marché et font l’évènement depuis la rentrée de septembre. Ironie de l’histoire, c’est cette même TNT, à laquelle l’ancien timonier de TF1, Patrick Le Lay, ne croyait pas, (au point d’y laisser son fauteuil de PDG), qui est en train de devenir le relais de croissance des groupes TF1, M6 et Canal+, avec ces appendices que sont TMC, W9 et C8. De quoi parle-t-on le matin, à l’heure où tombent les audiences de la veille? Du match TF1-France 2 ? Des scores comparés de Canal+ et de M6 ? Non, des audiences de TMC et de C8, où Yann Barthès, avec Quotidien, et Cyril Hanouna, avec Touches pas à mon poste, se livrent une guerre solide. Ces deux chaînes de la TNT sont devenues les avant-postes et les laboratoires de groupes en perte de croissance. Et Cyril Hanouna est celui qui aura fait bouger les lignes d’un paysage télévisuel aujourd’hui en pleine recomposition.

Car sans le succès de TPMP et les moyens investis par Vivendi dans D8, devenu C8, jamais TF1 aurait boosté TMC comme elle le fait aujourd’hui, avec le transfert record, pour un canal de la TNT, de l’animateur du Petit Journal de Canal+ parti sur cette microchaîne. Cette lente recomposition du Paf, avec ses importants transferts d’audiences à l’heure de «l’Access prime time », risque d’être meurtrier à terme pour l’audiovisuel public. Absent de la TNT – où seule franceinfo, la nouvelle chaîne d’infos du groupe, s’est récemment installée- France Télévisions est confronté à une crise de croissance dont l’état actionnaire devra tirer des conclusions.